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© Laurence Esnol Gallery
17
mars
2017
Zachari Loganpaper, skin, leaves
29
avril
2017
Je t’ai dans la peau, disait le dessin à l’artiste.

Je t’ai dans la peau, disait le dessin à l’artiste.

Au fil de cette exposition, le papier se fait épiderme. Qu’il soit caressé ou malmené, il est le terreau sensible d’où surgit le dessin foisonnant.

Zachari Logan a pris le parti de la délicatesse. De sa fine pointe, il met en scène son propre corps et explore les questions de l’identité et de la masculinité. Ces corps-nature célèbrent une chair « en-sauvagée », vibrante comme un champ d’été sur lequel la nature aurait tous les droits. Cette incarnation sensuelle, dont on ne sait - de l’homme ou de la nature – lequel porte l’autre en son sein, est une quasi divinité métaphorique. Car derrière les références picturales évidentes (comme Dürer et Millet pour la finesse du trait et la prédilection pour certaines plantes, ou Arcimboldo dans ces visages dévorés végétalisés), l'artiste revendique une identité queer et pose un acte politique à la fois puissant et délicat. En écho, ses grandes fresques réalisées au pastel sont des promenades oniriques et recréent un paradis olfactif, tant le réalisme offre à voir et à sentir.

Le travail de Martin Javier Palottini est lui éminemment physique. De ces grands aplats et entrelacs surgissent des visages et des corps d’un réalisme parfait, sans faille. Des êtres inaltérés qui s'exposent au regard. A la manière d'un collagiste, l'artiste entoure et prolonge alors son sujet d'éléments graphiques, plastiques, comme autant d'indices laissant entrevoir les âmes dissimulées sous cette beauté trop lisse. Le papier se fait peau, tissu délicat, parsemé tour à tour de fines cicatrices cousues, de grands éclats de lumières. Autant de fêlures et de gloires qui dessinent le paysage intérieur des sujets ainsi révélés.

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